Achourâa, Mercredi 7 janvier 2009
Le mois sacré de Muharram est le premier mois lunaire du calendrier hégirien. Il est un des quatre mois sacrés auxquels le Coran fait référence, à savoir Rajab, Dhoul-qa’da, Dhoul-hijja, et Muharram. Durant ce mois, il est recommandé de multiplier les bonnes œuvres et de jeûner le dixième jour, appelé Achourâa.
Bien avant l’avènement de l’Islam, le mois de Muharram était un mois sacré pour les arabes. Les tribus s’interdisaient de mener des combats durant ce mois d’où, en fait, provient son appellation. Le Coran le considère comme un des quatre mois sacrés de l’année hégirienne durant lesquels les rétributions des bonnes œuvres sont multipliées, et les croyants sont appelés à ne pas se faire du tort à eux-mêmes.
Le jeûne est une des œuvres que le Prophète – Que la Grâce et la Paix divines soient sur Lui – a exhorté les croyants à faire durant ce mois. Dans un hadith rapporté par l’imam Muslim, d’après Abou Horaira, le Prophète (PBSL) a dit : « Le meilleur jeûne [en matière de rétribution] après celui du Ramadan est celui accompli durant le mois de Moharram ; la meilleure prière après les prières obligatoires est celle accomplie au milieu de la nuit ».
Le jour d’Achourâa:
Le mois de Muharram est distingué par son dixième jour, nommé Achourâa. C’est d’ailleurs une des journées mémorables de Dieu durant laquelle Il a délivré les Enfants d’Israël du Pharaon et des siens, qui les soumettaient aux pires supplices. C’est aussi le jour où Dieu a fendu la mer pour leur frayer un chemin sûr et a ensuite englouti Pharaon et son armée.
Les Païens, les chrétiens et les juifs jeûnaient le jour d’Achourâa. Dans un hadith rapporté par Al Boukhari, Ibn Abbas - que Dieu l’agrée - a dit : « le Messager de Dieu arriva à Médine et s’aperçut que les Juifs étaient en train de jeûner le jour de Achourâa. Il leur demanda : « Qu’est-ce donc ce jour que vous jeûnez ? » Ils répondirent : « C’est un grand jour béni : Dieu y sauva Moïse et les Enfants d’Israël de leur ennemi. Moïse alors jeûna ce jour et nous faisons pareil. » Le Prophète (PBSL) a dit : « Je suis alors plus digne et plus prioritaire que vous par rapport à Moïse, pour jeûner. » Le Prophète (PBSL) jeûna alors ce jour et ordonna qu’on le jeûne.
L’Imam Malek dans son Muwatta’ a rapporté qu’Aicha, que Dieu l’agrée a dit : «Achourâa était un jour que jeûnait les Quraychites dans l’ante islam. Quand le Prophète (PBSL) arriva à Médine, il le jeûna et ordonna qu’on le jeûne… ».
Muslim a rapporté dans son recueil qu’Ibn Abbas a dit : « Quand le Prophète – que la Grâce et la Paix Divines soient sur Lui – a jeûné le jour d’Achourâa et a ordonné qu’on le jeûne, [les compagnons] ont dit : « O Messager d’Allah, c’est un jour que vénère les Juifs et les Chrétiens » le Prophète (PBSL) a dit : « l’année prochaine, si Dieu le veut, nous jeûnerons le neuvième jour ». Ibn Abbas a dit : « le Prophète mourut avant ».
Les rétributions d’Achourâa :
Le Prophète (PBSL) veillait à jeûner le jour d’Achourâa. Dans un hadith rapporté par Al Boukhari, Ibn Abbas a dit : « je n’ai jamais vu le Prophète veiller autant à jeûner un jour comme il faisait pour celui d’Achourâa, ni un mois comme il faisait pour celui du Ramadan ».
Dans un autre hadith, rapporté par l’Imam Muslim, Ibn Qatada, que Dieu l’agrée, a dit : « On interrogea le Messager de Dieu sur le jeûne du Jour de Achoura. Il répondit : « Pour ce jeûne, les péchés [mineurs accomplis sans intention] de l’année passée seront absous. »
Le jeûne du jour d
Selon l’avis de la majorité des oulémas, il est préférable de jeûner un jour de plus avant ou après Achoura. Dans un hadith, le Prophète (PBSL) a dit : « Si je suis encore vivant l'année prochaine, et si Dieu le veut, je jeûnerai aussi le 9ème jour de Muharram ».