La prière de l'AID : explications et recommandations

La prière de l'aïd a pour signification de célébrer le jour de rupture du jeûne après le Ramadan.

Elle se compose de deux unité de prière (rak'at).

Normalement, elle commence un quart d'heure après le lever du soleil. Mais de nos jours, elle est retardée pour permettre la distribution de l’aumône (zakât al fitr) avant l’expiration du temps qui lui est dévolu (il faut donner la Zakât avant la prière de l’Aïd).

Certains savants sont d’avis que cette prière est obligatoire (Wajib) pour les hommes et les garçons qui ont atteint l'âge de la puberté, c’est l’opinion des savants Hanafites.

D’autres savants disent qu’elle est fard Kifâyah (Une obligation de suffisance communautaire). C’est l’opinion des savants Hanbalites.

Un troisième groupe de savants est d’avis que la prière de l’Aïd est une sunnah mu’akkadah (une sunnah impérative). C’est est l’opinion des Malékites et des Shâfi`ites.

Le Prophète (SWS) insista beaucoup sur son accomplissement et ordonna aux hommes et aux femmes de se rendre à la mosquée en vue de s’acquitter de cette prière.

Il est aussi recommandé, avant la prière, de glorifier et de faire des louanges à Dieu. A ce sujet, il est dit dans le Coran à propos de la rupture du jeune :

« A vous de parfaire le nombre imparti, en glorifiant Dieu de Sa guidance » (sourate 2, verset 185).

Il existe diverses formules d’invocations. Voici l’une d’elles.

"Gloire à Dieu et louange à Dieu. Il n’y a pas de force et de puissance qu’avec Dieu. Dieu est le plus grand (trois fois). Il n’y a pas d’autre divinité que Dieu.”

En phonétique :

"Subhâna Llâhi wal hamduliLlâhi walâ hilaâ ila Allahou. Allâhu Abkar, Allâhu Akbar, Allâhu Akbar, walillâhi l'hamd.

Une spécification de cette prière c'est qu'elle se fait sans appel à la prière ni ikama.

L’imam prononce, avant la récitation de la Fatiha, lors de la première rak’a sept fois le takbîr : "Allahou Akbar", l’un derrière l’autre, immédiatement après takbirat al hiram (le premier allahou akbar), et cinq fois en entamant la seconde rak’a. Sachant que dans chaque rak'a, l'imam lit la Fatiha avec une autre sourate.

Les femmes doivent se rendre à la prière le jour de l'Aïd (si elle n'a pas lieu dans la mosquée), même celles qui sont indisposées. Elles ne feront pas la prière mais devront donner la zakât (si elles donnent le matin même), écouter le prêche, et faire les salutations, félicitations, et vœux aux autres sœurs présentes.

Cette réponse est basée sur le hadith unanimement reconnu.

"Le Prophète (SWS) nous a ordonné de nous rendre à la fête de rupture du jeûne et à celle du sacrifice, même les femmes libérées de toute occupation, les femmes ayant leurs règles et les jeunes filles restant cachées aux regards. Les femmes ayant leurs règles doivent se tenir à l'écart de la prière et assister au bien et aux invocations des musulmans. J'ai demandé : "Envoyé de Dieu, et si l'une de nous n'a pas de manteau pour se couvrir ?"

Le Prophète (SWS) a répondu : "Que sa sœur la couvre de son manteau" (hadith rapporté par Oumm 'Atiya)

Les règles du jour de l’Aïd :

- Il est interdit de jeûner le jour de l’Aïd selon le hadith d’Abû Sa`îd Al-Khudrî — que DIEU l’agrée — dans lequel il rapporte que le Prophète (SWS) a interdit de jeûner le jour du Fitr et le jour de l’al-Adhâ. (Rapporté par Muslim, 827)

- Il n’y a pas de prières surérogatoires à accomplir avant, ni après la prière de l’Aïd. Ibn `Abbâs — que DIEU l’agrée — a rapporté que le Prophète (SWS) avait l’habitude de sortir le jour de l’Aïd et de faire deux rak`a sans les faire précéder ni suivre d’aucune autre prière. Ceci s’applique lorsque la prière est effectuée à l’extérieur. Cependant, si la prière de l’Aïd est effectuée dans une mosquée, il faut accomplir les deux rak`â de salutation de la mosquée.

- Les femmes doivent assister à la prière de l’Aïd : Selon la Sunnah du Prophète (SWS) tout le monde doit assister à la prière de l’Aïd et se comporter avec droiture et piété. La femme indisposée ne doit pas négliger le rappel de DIEU ni éviter les lieux où l’on se rassemble pour rechercher la science et évoquer DIEU (à l’exception des mosquées).

Les bienséances de l’Aïd :

- Le Ghusl (le bain rituel) : Une des bonnes manières lors du jour de l’Aïd est de prendre le bain rituel avant de se rendre à la prière. On rapporte que Sa`îd Ibn Jubayr a dit : « Trois choses sont sunnah le jour de l’Aïd : marcher (vers le lieu de prière), prendre le bain rituel et manger quelque chose avant de sortir (s’il s’agit de l’Aïd al-Fitr). »

- Manger avant de sortir : Il ne faut pas se rendre au lieu de prière le jour de l’Aïd al-Fitr sans avoir mangé quelques dattes. (hadith rapporté par Al-Bukhârî) Selon Anas Ibn Mâlik : « Le Messager de Dieu (SWS) ne sortait jamais le matin de l’Aïd al-Fitr sans avoir mangé quelques dattes et il en mangeait un nombre impair. » En ce qui concerne l’Aïd al-Adhâ, il est recommandé de ne pas manger avant la fin de la prière lorsqu’il s’agit de manger la viande du sacrifice.

- Le takbîr le jour de l’Aïd : C’est une des plus grandes sunnah de ce jour. Ad-Dâraqutnî et d’autres ont rapporté que lorsque ’Umar — que DIEU l’agrée — sortait le jour de l’Aïd al-Fitr ou de l’Aïd al-Adhâ, il s’efforçait de faire le takbir* tout le long du chemin vers le lieu de prière et il continuait juste l'arrivée de l'imam.

- Se féliciter mutuellement : Les musulmans pourront échanger des vœux, peu importe la forme. Ils peuvent, par exemple, dire « Taqabbal Allâhu minnâ wa minkum» (que DIEU agrée nos bonnes actions et les vôtres)". Jubayr Ibn Nufayr a dit : « Au temps du Prophète (SWS) lorsque les musulmans se rencontraient le jour de l’Aïd, ils disaient ’Taqabbal Allâhu minnâ wa minka’ » (Rapporté par Ibn Hajar)

- Porter ses plus beaux vêtements et se parfumer : Jâbir — que DIEU l’agrée — a dit : « Le Prophète (SWS) avait une cape qu’il portait le jour de l’Aïd et le vendredi. » Al-Bayhaqî a rapporté qu’Ibn`Umar portait ses plus beaux vêtements le jour de l’Aïd, les hommes pouvaient alors montrer les plus beaux vêtements qu’ils possédaient lorsqu’ils sortaient pour la prière.

-Changer de chemin en revenant du lieu de prière : Jâbir Ibn `Abdillah — que DIEU l’agrée — a rapporté que le Prophète (SWS) empruntait un chemin différent en revenant de la prière de l’Aïd

*c'est dire : Allâhou Akbar Allâhou Akbar Allâhou Akbar ! lâ ilâha illa Allâh ! Allâhou akbar Allâhou Akbar walillâh il-hamd... .